— Point de situation.

Inscription : 26/07/2022

La façon dont Cendres a l'habitude de pousser la porte de ton bureau du bout du pied, tu la connais par coeur. Il n'y a que lui pour faire grincer la porte de cette façon si particulière et si désagréable. Tu lui as promis une boisson chaude, pour votre rendez-vous, mais tu as oublié. Il regarde ton bureau engorgé de dossiers que toi seule comprend et arrive à classer et hausse les sourcils. Vous êtes aussi dépités l'un que l'autre.

☽ On a un problème.

C'est rare qu'il entre dans ton bureau en te disant autre chose, honnêtement, mais il a malheureusement toujours raison. Cendres n'est pas homme a exagérer les choses outre mesure.

Inscription : 26/07/2022

A l'instant où tu rentres, elle a le menton posé sur le bord de son bureau, voutée sur sa chaise, et elle a l'air spécialement misérable. En te voyant entrer, elle se redresse et s'étire longuement.

☽ Oui, on en a même plusieurs, elle te répond platement, blasée. Elle se saisit d'un petit paquet de feuilles qu'elle tasse contre le bois de son bureau, t'observant distraitement. A quoi est-ce que tu fais allusion ?

Inscription : 26/07/2022

Il t'observe durant quelques instants avant de soigneusement fermer la porte derrière lui. Tu lui fais pitié, et il ne se cache pas pour te le faire bien comprendre par son long soupir désabusé. Oui, vous en avez un bon paquet, des problèmes, mais bon. Il s'approche, contourne le bureau pour se placer derrière toi, il donne une vague tape amicale sur ton épaule, ou du moins essaye d'avoir l'air amical et socialement adapté, avant de jeter quelques feuilles séchées au fond d'une petite casserole et de la remplir via ta réserve d'eau. Il est bien content que vous ayez installé un petit poêle ici, histoire que tu arrêtes d'être constamment glacée et malade.

☽ Les habitants ont encore essayé de mettre à sac mon bar ce matin. Et il y a eu un nouvel incendie à deux barraques de chez moi.

Vous savez tous les deux qu'il n'y a pas de solution, qu'il faudrait juste des résultats mais qu'il n'y a pas de possibilité de résultats sans sacrifices et qu'il n'y a plus grand monde à sacrifier.

Inscription : 26/07/2022

Elle sourit en te regardant faire, mais c'est un sourire fatigué, et qui s'efface bien vite pour laisser place à une moue inquiète quand tu lui racontes les récents évènements.

Elle sait bien que vous avez beaucoup de problèmes, et actuellement très peu de solutions. C'est un casse-tête infini qui la tient éveillée la nuit et qui lui tord le ventre constamment, tu en es conscient.

Le silence s'étire, et elle soupire.

☽ J'suis désolée, elle finit par marmonner, incapable de trouver une solution ou de quoi te réconforter. Les mots ont l'air de lui coûter, tu l'observes se mordre nerveusement la lèvre et détourner le regard.

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Il observe les quelques bulles qui se forment doucement dans l'eau, pensif. Lorsqu'enfin tu formules des excuses, il te jette un regard sombre avant de hausser les épaules.

☽ T'excuses pas. On y peut rien. Si la moitié des gardes étaient pas des saoulards, on aurait certainement même plus le bar.

Ah ça, heureusement qu'il continue à fournir en alcool toutes les personnes les plus influentes en ville, tu penses, vaguement. Il hésite, alors que l'eau chauffe doucement, avant de venir s'asseoir sur le bord du bureau et il pose sa main sur le sommet de ton crâne pour essayer de te consoler.

☽ Il va falloir qu'on trouve une solution. On doit équiper correctement les équipes pour qu'ils n'y restent pas, et pour ça on a besoin de matières premières, et pour les acheter ...

Tu connais la chanson, et il le sait. Il préfère se couper dans son élan.

☽ Il faut qu'on demande à Obsidienne de négocier avec ses contacts.

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Elle s'est tut le temps que tu prennes la parole, elle t'écoute parler, et puis tu évoques Obsidienne et il ne suffit que de ça pour que sa patience s'épuise d'un coup. Sa main vient frapper son bureau avec force, et ses yeux se posent sur toi.

☽ On ne peut pas tout demander à Obsidienne, merde !

Heureusement à cette heure tardive, personne ne l'entend te crier dessus.

☽ Ses contacts n'en ont rien à faire, de nous. Au contraire même. Souviens-toi à quel point ça a été dur d'assurer un contrat rien que pour acheminer de l'alcool au bar ! Lancelot n'en avait rien à faire des avantages, il n'avait que la réputation des explorateurs en tête. Alors de la matière première ? Obsidienne... Il a beau être fort en négociations, c'est... ça n'arrivera pas. Et puis...

Elle ne finit pas sa phrase, hésitante. Emportée dans son élan, elle s'était levée de sa chaise - finalement, elle se laisse lourdement retomber dessus, dépitée.

☽ Si tu oses me dire que je suis trop pessimiste, je te jette dans les escaliers.

Inscription : 26/07/2022

Tu refuses catégoriquement, il n'a pas l'air surpris. Il te laisse parler, il te regarde, te dévisage même, et lorsqu'enfin tu le menaces et tu termines ta tirade, il se contente d'un long soupir. L'eau est enfin chaude, il vous serre deux grandes choppes du breuvage, et ne manque pas de sortir une gourde de l'intérieur de sa veste pour ajouter un peu d'eau-de-vie. Vous en avez tous les deux bien besoin.

☽ Rouvre les explorations, alors.

Il esquive ton regard noir, qu'il anticipe sans mal. Il sait ce que tu vas dire : il fait bien trop froid et surtout trop humide pour risquer d'envoyer qui que ce soir dans les galeries, mais le temps vous manque.

☽ Si l'eau nous atteint, c'est terminé. Ne compte pas sur les Bains pour nous ouvrir la porte.

Oh, c'est toujours les mêmes disputes depuis qu'Obsidienne a fait son rapport. Tu as fermé brusquement, en avance, les explorations, et depuis tout le monde vous regarde avec mépris. Enfin, encore plus de mépris qu'avant. Tu as bien conscience que sans les revenus du bar et l'aide d'IF-3, aucun de vous ne pourrait manger.

Il hésite un instant puis pose sa main contre ton épaule, et plonge son regard clair dans le tien.

☽ Écoute, on est dans une impasse. On a une poignée de gamins qui ne savent pas faire grand chose sans qu'Obsidienne leur tienne la main, des ploucs en colère et aucune bonne solution. Si tu crains de les enfoncer et de rencontrer l'eau, on peut essayer de chercher sur les mêmes niveaux, mais plus loin, là où on a pas encore cartographié.

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Elle appuie sa nuque contre le dossier de son fauteuil et observe le plafond, le coeur pétri d'angoisses - tu pourrais presque l'entendre battre d'ici, nerveux, fébrile. Un animal blessé, pris au piège dans un cul-de-sac, voilà ce que t'évoque Nosférante. Tu es le seul à pouvoir la voir dans un tel état de vulnérabilité, et encore, tu sens qu'elle fait de son mieux pour conserver les apparences.

☽ Je verrai ce que je peux faire, sa phrase est ponctuée par un long soupir tremblant. Mais c'est la pire idée de la décennie de lancer les explorations maintenant.

Le silence se fait dans le bureau alors qu'elle se redresse et qu'elle t'observe, la joue contre son poing. Elle n'a pas touché à sa boisson.

☽ Je suis fatiguée, elle t'intime finalement. Pourquoi est-ce que j'ai l'impression qu'Obsidienne nous a abandonnés alors qu'il se démène pour nous ?

Inscription : 26/07/2022

Bien sûr, que tu n'as pas envie. Qui aurait envie d'envoyer des gamins à la mort, sérieusement. Mais bon, vous le savez, vous n'avez que peu de choix. Et puis, il te semble, en lisant entre les lignes, qu'il est prêt à y aller aussi, et ça, c'est hors de question.

☽ Je suis d'accord, c'est une très mauvaise idée. Cependant c'est la seule qu'on ait.

Tu détestes cette façon fataliste qu'il a de voir le monde, et en même temps, s'il n'était pas là, tu n'ouvrirai probablement jamais les explorations.

☽ Depuis quand tu n'as pas essayé de faire une nuit de sommeil ?

Il n'attend pas de réponse, hésite un instant avant de poser le plat de sa main sur le sommet de ton crâne, sûrement une tentative de faire un geste rassurant et compatissant. Clairement un échec.

☽ Bois l'infusion et dors. J'ai fermé le bar, je peux tenir le bureau en attendant.

Inscription : 26/07/2022

Elle ne commente pas tes paroles, ne dit rien à propos de ta main maladroitement appuyée contre son front, non, elle ne rajoute rien, peut-être résignée.

Tu es habitué à ses silences. Elle a toujours gardé ses pensées pour elle-même. Mais tu donnerais cher pour savoir ce qui se passait, là-haut, n'est-ce pas ?

☽ Faisons ça, elle capitule finalement.

Son soupir est à peine audible, alors qu'elle jette un regard morne à sa boisson.

☽ On commencera à organiser la réouverture dès demain. Je compte sur toi pour prévenir Obsidienne.
Terminé de mon côté.

FACTICE

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