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Tu es là
T'as pas arrêté de lui dire que t'es là, que t'as pas l'intention de partir, ou du moins pas sans elle. Faut qu'elle comprenne, qu'elle se rentre ça dans le crâne! Le pire dans tout ça, c'est que ça te semble logique, à toi, d'être toujours ici, de dormir sur le même sol qu'elle, de manger dans la même gamelle, d'avaler la même poussière.
Et puis, pourquoi tu partirais ?
C'est complètement con.
Mais pour Corail, un truc a changé.
Et ce truc c'est toi.
...
Depuis vous n'en parlez pas et c'est mieux comme ça. Alors vient un grognement, une irritation accumulée. Tu la bouscules un peu, écrases ta grosse main sur le coin de sa tête.
Neuf ? Tu déconnes ou quoi j'ai faits l'inventaire hier, y'en avait 12 dans ton carquois et 15 dans le miens. J'utilise jamais ces putains de flèches. Tu regardes autour de toi, guettant la venu d'Obsidienne. Avoue t'en as perdu ! C'est ça de pas dormir aussi, débilos va !
sommeil | canine & obsidienne.
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01.10.2022 | bureau des explorateurs.
Le sommeil, Corail. Tu manques de sommeil. Tu sais, pourtant, à quel point le sommeil est vital. Manquer de sommeil, c'est manquer de force et d'énergie, c'est manquer d'attention et quand on manque d'attention ici bas, on meurt. Fort heureusement pour toi, les conditions ne sont pas réunies, il n'y a pas d'expéditions ces derniers temps. Toi qui aime ça, pour cette fois ça t'arrange, ton esprit est embué, flouté par l'inquiétude qui te grignote et dont tu ne parles pas. C'est rare, Corail, que tu ne parles pas parce que normalement, toi, tu parles trop.
Il est difficile pour toi, lorsque les lumières viennent percer les ténèbres épais de te tirer de ta couchette de fortune sur le sol dur, tes doigts relâchent le bout de vêtement de Canine que tu retenais, pour ne pas qu'il t'échappe, une fois de plus et alors que vous prenez tous les deux le chemin du bureau pour un entraînement au tir à l'arc plus que nécessaire pour vous deux, tu traînes, les poches sous les yeux, le regard distant, l'attitude molle, rien de tout ça ne te ressembles mais tu luttes pour donner le change.
Il y a plusieurs nuits, Canine à disparu. Un beau matin, lorsque tu as ouvert les yeux, il n'était plus là. Normalement, il est toujours là. Tu l'as appelé, tu l'as cherché, pendant des jours et des jours jusqu'à ce qu'un matin, il réapparaisse dans son lit sans la moindre réponse à tes questions. Évènement marquant, terrible et inquiétant, presque traumatisant tant tu as pensé l'avoir perdu pour de bon, depuis, aucun de vous deux n'en parle. Un nouveau sujet qu'il ne faut pas aborder. Un de plus.
Arc et flèches dans ton dos, au bureau, tu fixes les cibles tout en attendant Obsidienne. Depuis toujours - ce qui te sembles être toujours - il vous apprend et vous renforce lorsque cela est nécessaire. Quand il faut travailler, c'est vers lui que vous finissez toujours par vous tourner, c'est lui qui prend de son temps pour contribuer à votre survie.« Il te reste combien de flèches à toi ? » tu demandes, finalement, tournant la tête vers Ez'.« Il m'en reste neuf … toutes abîmées. »
Re: sommeil | canine & obsidienne.
ville | bureau des explorateurs | 01.10
Re: sommeil | canine & obsidienne.
SOMMEIL
Tu ne dors pas des masses.
Ca a toujours été le cas, depuis enfant tu veilles, un œil ouvert, sur sa meute.
(Il y a des souvenirs étirés, retournés, déchirés en milles morceaux d'une mère qui l'abandonne dans la nuit et revient des jours plus tard, il a le souvenir de yeux jaunes qui l'observent, de son sourire, il n'a jamais plus dormi)
Tu n'as jamais vraiment eu envie de dormir.
Ces derniers temps, WU-7 est malade, et Pierre est malade d'inquiétude, et toi avec. Vous vous relayez autour du frêle garçon avec l'espoir que le mal s'en aille de lui-même, comme à son habitude.
Quand tu arrives au bureau des explorateurs, tôt le matin, c'est la mine renfrognée, les mains dans les poches et en soupirant, la tête remplie de problèmes et de soucis et d'interrogations, à côté des habituels regrets et remords. Tout s'efface lorsque tu arrives au bureau, que tes protégés entrent dans ton champ de vision et que tu peux ressentir la tension, la colère, comme une vague qui emporte le reste de tes pensées au loin. Instinctivement, tu te demandes ce qu'il se passe encore, parce que ces deux-là n'en ratent pas une.
* On se calme, tu annonces directement après la phrase de Canine, histoire que Corail ne puisse répliquer. Tu les connais par cœur, elle va hausser le ton, et lui, va la suivre. Croisant les bras, tu observes les deux adolescents. Il y a quelque chose qui ne va pas. Canine, laisse Corail respirer un peu. Il y a un problème ?
Tu observes la jeune femme de haut en bas. Oh, il y a définitivement un problème. Tu manques de sommeil, tu demandes, une accroche pour lui permettre de tout raconter, si elle se sent de le faire.
Re: sommeil | canine & obsidienne.
Tu dois te concentrer sur autre chose. Tu dois à tout prix éviter de penser à tout ça. Tu dois juste mettre ton cerveau en pause et ça, normalement, tu y arrives sans mal. Là, pourtant, ça tourne en boucle dans ta pauvre boîte crânienne, à tel point que tu dors mal, ou que tu ne dors même plus à certains moment, préférant fixer le plafond, invisible dans la pénombre, de la petite cabane pendant des heures. Le pire là-dedans étant que d'ordinaire, tu dors d'un sommeil profond pendant huit heures, tu fermes les yeux lorsque les lumières s'effacent pour ne les rouvrir que lorsqu'elles réapparaissent. Pas étonnant que le manque de sommeil se fasse autant ressentir pour toi …
Alors tu te concentres, du moins tu essaies, sur ce que vous avez à faire aujourd'hui. Tu comptes les flèches de ton carquois, constatant une fois de plus que leur nombre est en chute libre. Tu en perds trop à ton goût, c'est cher de s'armer correctement, et tout le monde sait que vous n'avez pas les moyens pour le faire … les Explorateurs sont pauvres, ils n'ont rien, ils sont un gouffre pour cette ville qui ne veut pas d'eux, autant faire une croix sur un quelconque financement pour obtenir des armes.
La main de Canine te fais soupirer, plus lourdement que d'ordinaire, toi qui le supportes pourtant si bien, normalement, il suffit de quelques mots de plus pour te pousser jusqu'au bord de la crise de nerfs, et lorsque tu te tournes dans sa direction, lui lançant un regard acéré, tu es prête à lui sauter à la gorge, et à lui hurler que tout ça, c'est de sa faute, d'abord ! Au dernier instant, c'est une voix extérieure qui t'en empêche, et lorsque tes yeux clairs se posent sur Obsidienne, tu te ravises aussitôt, pliant sous son autorité et sa présence.
Rapidement, tu te retrouves à agiter la tête rapidement. Non, il n'y a pas de problèmes, c'est ce que tu aimerais faire croire parce qu'encore une fois, on en parle pas. Mais le regard inquisiteur d'Obsidienne se pose sur toi, tu sais qu'il sait, et qu'il te connais, et sa question te fais relâcher tes flèches dans lesquelles tu continuais de farfouiller.
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ville | bureau des explorateurs | 01.10
À l'arrivé d'Obsidienne, une lueur s'allume dans ton regard. Il y a qu'elle est crevée donc tu devrais pas la prendre pour la prochaine explo Obsidienne ! Faut qu'elle se repose. Il lui dira, lui, que ta petite disparition c'est probablement rien, que c'est normal enfaite, que peut-être ça lui est même déjà arrivé ! Enfin, peut-être même que c'est de ça dont sont faits les vrais héros.
Tu bombes le torse aux mots de votre mentor, et y croises les bras, exprimant une approbation d'un faible signe de tête. Mais Corail n'a pas fini d'aboyer, n'a pas fini de grogner et elle ne manque pas d'étaler sa frustration.
Tu fronces les sourcils. Tu ne parviens pas à comprendre pourquoi son inquiétude persiste. Lâche l'affaire Corail.
Mais je suis là maintenant ! J'suis revenu, alors on s'en fout où j'étais ! Tu hausses le ton, visiblement irrité.
Il y a comme ce quelque chose en toi qui veut étouffer le tout, comme si rien ne s'était passé. Tu veux qu'elle arrête de s'inquiéter, tu veux qu'elle recommence à te faire chier le matin pour des cailloux mal placés, qu'elle se moque de toi, qu'elle éclate de rire quand tu fais de la merde... Tu veux que tout redevienne comme avant et qu'elle arrête de te regarder comme ça.
Ça te fais mal.
Re: sommeil | canine & obsidienne.
SOMMEIL
Tu croises les bras pour les écouter, inquiet, curieux, méfiant.
En réalité, tu es habitué à leurs enfantillages - Corail et Canine sont complices, et avec cette complicité vient une manie de se taquiner systématiquement. Tu as connu ça, toi aussi, que ce soit avec Eve ou d'autres. Mais cette fois-ci, c'est différent. Corail est vraiment fatiguée, et elle a vraiment un problème, et Canine lui, est vraiment agacé mais tu décèles clairement quelque chose d'autre derrière cette prétendue nonchalance irritée.
C'est du sérieux.
La nouvelle de la disparition tombe et tu sens une pierre immense au fond de ton estomac, comme un gros caillou lancé dans une toute petite mare, tous tes muscles se tendent.
* Disparu ? Tu soulignes les mots que les deux adolescents ont prononcé, faisant passant ça pour de l'incrédulité. Tes yeux se baissent sur Canine. Comment ça, disparu ?
C'est du sérieux, un instinct animal gronde, ça ne va pas. Tu observes Canine, tu l'observes dans les yeux un instant, tu essaies de déceler quelque chose qui ne vient pas. Ça ne doit pas faire si longtemps que ça, tout s'explique, tu comprends quelques choses et tu as envie de retourner dormir.
Sauf que pendant que tu rêvassais à observer le gamin, les deux mômes se sont repris la tête. On se calme, tu indiques à nouveau, tes doigts venant pincer l'arête de ton nez. Corail, tu observes la jeune femme, Canine a raison sur un point: il est revenu, et il a l'air d'aller relativement bien, en tous cas aussi bien qu'il peut aller. Tu as tenté une pointe d'humour, tu ne sais pas comment ça va rendre. Tu lui souris. Merci de m'en avoir parlé.
Tu reviens sur Canine, perturbé. Alors... ? Tu ne penses plus, désormais. Tu es saisi d'angoisses que tu parviens à cacher avec brio.
* Tu ne te souviens de rien, j'imagine, tu finis par lui demander. Vous pouvez me parler de ce qu'il s'est passé plus en détails ?
Re: sommeil | canine & obsidienne.
Comment est-ce qu'il peut le prendre comme ça ? Tu ne comprends pas, Corail, tu n'arrives pas à saisir comment il fait pour faire comme si ce n'était rien. Pour toi, ce n'est pas rien. Et oui, il est revenu, mais depuis c'est l'angoisse qui s'est installée en toi, la peur que ça puisse se reproduire, celle de vivre ça à nouveau, celle de ne plus jamais le revoir. Comment est-ce que tu pourrais survivre sans lui ? Comment est-ce que tu pourrais continuer à te tenir debout, s'il n'était plus là, à côté de toi en permanence ? Tu soupires. Tu souffles, lourdement. Et puis tu siffles en entendant ses mots …
Re: sommeil | canine & obsidienne.
ville | bureau des explorateurs | 01.10
Ton premier reflexe est de hausser les épaules.
Bah au pire on m'attache à un gros caillou quand j'dors.
Tu fuis les regards, autant celui de la jeune femme que celui d'Obsidienne. Tu veux juste qu'ils laissent tomber, qu'ils oublient pour que vous partiez tous les trois vous entrainer en prévision - tu l'espères - d'une prochaine. Parceque soyons honnête deux petites secondes, t'en sais foutre rien de ce qu'il s'est passé, car pour toi, ça c'est juste PAS passé. Evidement tu fais confiance à Corail, tu la crois quand-elle te dit que t'es parti pendant plusieurs jours... mais le concept d'avoir loupé 3-4 jours de ta vie te vole un peu au dessus de la tête. De toute façon ils sont paumés pour de bon ces jours là, autant se concentrer sur le présent et le futur, plutôt que de ruminer sur le reste.
Non je me souviens de rien. C'est comme... Bah c'est comme si j'avais juste dormi. Je suis parti me coucher et je me suis réveillé comme si de rien n'était avec Corail en panique. Tu pousses un caillou du pied, inspire profondément et viens faire craquer ta nuque d'un coup sec. Le bruit ricoche contre les parois.
Ça t'es déjà arrivé à toi ? Tu as toute ton attention posée sur Obsidienne, essayant de lire sur ses traits pour extirper un de ses nombreux mystères. Mais même en fronçant les sourcils aussi fort que possible, pour sonder son esprit, tu ne vois rien.
Re: sommeil | canine & obsidienne.
SOMMEIL
La description des faits t'estomaque. Tu sais ce qu'il s'est passé, n'est-ce pas ? Tu le sais. Tu détournes le regard un instant, et soupires doucement.
* Non, il ne m'est jamais rien arrivé de tel. Je suis tout aussi perdu que vous. TU MENS
Tu ne sais pas quoi leur dire, et pendant un instant tu supplies l'univers d'envoyer une distraction. Mais il ne se passe rien, et ils restent à te regarder là, les yeux comme des soucoupes fixés sur toi.
* Je me renseignerai, en attendant, Canine, tu me dis si tu sens quoi que ce soit de différent, d'accord ? Ou si tu te rappelles de quoi que ce soit. Je te fais confiance pour me tenir au courant. Et toi, tu baisses les yeux sur Corail, repose-toi. Vraiment, j'insiste.
Tu les aurais fait dormir chez toi, si ça aurait pu la rassurer, mais tu sais que tu surestimes ta bicoque. Tu héberges déjà gracieusement Pierre et WU-7, tu n'imagines pas l'état de ta piaule si tu laissais deux gamins de plus y habiter.
* Bon... je suis désolé de ne pas pouvoir vous apporter de réponses pour l'instant. Est-ce que vous vous sentez d'attaque pour un entraînement, malgré tout ?
Tu te doutais que les explorations allaient reprendre sous peu, malgré l'époque de l'année, malgré l'état déplorable de vos effectifs, malgré tout. Tu voulais qu'ils soient prêts, mais...
Re: sommeil | canine & obsidienne.
L'air renfrogné qui persiste. T'as pourtant le plus grand des respects pour Obsidienne, ils ne sont pas nombreux à lui arriver ne serait-ce qu'à la cheville, à tes yeux et pourtant … s'il y a bien une personne qui surpasse tout le reste au sein de ce monde trop imparfait, c'est Canine. C'est autant ta béquille que ton point faible, tu supportes bien mal qu'on puisse s'en prendre à lui et s'il n'y a aucune preuve que quelqu'un, ou quelque chose est réellement responsable de sa disparition passagère, toi, tu en as tout de même l'intime conviction. Et ça te bouffes, Corail, ça te grignote de l'intérieur. Tu sens un truc mauvais sans pouvoir expliquer quoi, ou même pourquoi.
En fait, durant un instant, tu as l'espoir qu'Obsidienne sache. Parce qu'il sait toujours tant de choses, contrairement à vous. Tu poses sur lui un regard qui attend des réponses, mais tu n'en obtient aucune, rien qui ne puisse te satisfaire. Alors tu lances un nouveau regard noir en direction de Canine, et puis tu baisses les yeux en agitant la tête, dépitée. Se renseigner. Ouais. Et entendant ? Rien, absolument rien. Comme d'habitude, vous êtes dans la galère, et aujourd'hui, tu te dis que tu ne peux compter que sur toi-même, pour avoir des réponses.
Ton pied vient cogner dans une pierre, c'est un signe évident de ton agacement et pourtant, tu es étrangement silencieuse.
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