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Perdu. [LN-9]
01/10 ~ Quartier Résidentiel de la Ville ~ @LN-9
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Tu entends à peine le bruit de tes pas. Le brouhaha est tel que tu as du mal à te discerner de la foule, comme absorbé dans cet écho perpétuel de gens qui parlent, qui marchandent. Du bruit, trop de bruit. La cacophonie ambiante te perturbe, tu titubes à la recherche d'un endroit où ça sera plus calme.
S'il y a bien une chose que tu as toujours su faire, c'est marcher. Et tu ne cesses de marcher. Tu déambules, encore et encore dans les artères de la Ville, cet endroit si singulier.
Là où tout le monde vit. Là où tout le monde tente de survivre dans ce monde sous-terrain.
Tu mets un pied après l'autre, pour t'éloigner de ce fléau. Mais c'est impossible. Tu regardes autour de toi, il y en a partout. Tu essayes de demander ton chemin, mais tu es invisible. Tu es trop... fin. Pas assez visible, pas assez imposant, tu n'es personne dans ce monde en constant mouvement.
Tu as hâte de la nuit, là où tout se calme, là où la Ville s'endort, là où c'est agréable de réfléchir.
Tu ne marches plus, tu es bousculé à droite, à gauche et tu arrives à trouver une sortie. Là, devant toi. Une rue qui est comme une oasis. Tu souris et tu accours.
Mais tu es encore bousculé par des gens bien trop pressées. Tu te retrouves projeté au sol. Tu soupires. Tu y es enfin.
Tu empruntes la rue malgré ton incompréhension de la géographie locale. Tu ne sais pas où tu te diriges, mais ça a l'air plus calme. Légèrement, plus calme. Tu as l'impression que jamais tu te feras à l'allée mercantile.
Après des dizaines de minutes de marche, tu te retrouves dans un quartier plus à part. Rien n'a changé visuellement, mais tu ne sais pas pourquoi, il y a moins de gens qui hurlent, qui parlent, qui bougent, qui parlent.
Alors tu te trouves un coin entre deux habitations où un petit muret en pierre tente tant bien que mal de soutenir la terre qui vous entoure. Tu t'assieds en te collant au mur. Des dizaines de personnes passent devant toi, tu comprends par ce qu'il dise que la journée va bientôt se terminer.
Alors tu respires. Tu es fatigué. Et tu perdu... physiquement perdu, tu n'as aucune idée d'où tu es.
Tu es invisible aux yeux de tous, tel un paria qui fait la manche.
Tu regardes ces gens. Tu les envies. Ils doivent savoir qui ils sont. Tu voudrais tant leur ressembler.
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Re: Perdu. [LN-9]
Les rues de la Ville, il a fini par les connaître par cœur, Lenne. Alors, même quand arrive bientôt le cycle du sommeil et que les rues sont encore plus bondées qu’à l’habituelle, il n’a aucun mal à se repérer, même sans regarder où il met les pieds, vers la zone résidentielle, et plus précisément vers ce qui lui sert de dortoir. Bon, certes, il a quelquefois manqué de rentrer dans quelqu’un, de se faire bousculer - ou de bousculer quelqu’un - mais on va dire que tout ça, c’est plutôt monnaie courante par ici. Lenne lui, tout ce qu’il fait, c’est avancer vers le petit logement qu’il partage avec sa famille… Bon, même si en l'occurrence actuellement, c’est uniquement avec Nysis (NY-6), puisque les autres sont… ailleurs.
Il avance, il avance, tout en défaisant le bandage qu’il a sur la main, posé par Myosotis. Marque de sa blessure de la veille, et du passage à la clinique… Il regarde, tout lui semble nickel. C’est encore un peu douloureux au toucher, et ça le sera encore certainement pendant quelques cycles encore, mais, il en a connu des pires. Et puis surtout, ça n’a pas changé de couleur, alors Lenne, il sait que ce n’est rien de grave. Au moins, il pourra rassurer son frère sur ça, c’est un bon point.
Arrivé à l’intersection entre sa rue et… eh ben toutes les autres rues de la Ville en fait, c’est tellement le bordel qu’on ne sait pas vraiment laquelle fait intersection avec laquelle ; il s’apprête à tourner, mais, son regard se pose sur un truc. Habituellement, son regard se pose sur rien, parce qu’il n’y a rien d’intéressant en Ville - souvent parce que ça a déjà été chourré par quelqu’un d’autre, ce qui est intéressant ne reste jamais bien longtemps. Mais là, Lenne, il voit quelqu’un d'assis au sol. Alors, oui, c’est habituel les gens posés au sol, mais bon, généralement, ils aménagent (entre guillemet) leur espace pour dormir, au moins pour éviter les gouttes qui tombent du haut quoi… Lui, il a… Ben justement, il a rien. Alors, il se dit, Lenne, que peut-être, il est juste tombé là, et ne peut plus bouger ? Pris d’un acte de bienveillance spontané, Lenne s’approche de lui.
Demande juste pas à bouffer, ça va être compliqué…
Re: Perdu. [LN-9]
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Tu lèves la tête vers l'homme qui se tient devant toi. Tu le regardes, avec tant de mystère, d'admiration... d'incompréhension. Tu tournes la tête à droite, puis à gauche. Oui, il te parle bien, à toi. C'est avec toi qu'il essaye de communiquer.
Tu souris. Tu lui souris.
- Je... Tu hésites. On t'a tellement rejeté dès lors que tu commences à trop parler. Je ne sais pas.
Tu te relèves, avec toute la "force" que tu possèdes. Tu ne veux pas que les habitants pensent que cet homme discute avec un moins que rien. Tu le regardes à nouveau, avec un sourire imparfait.
- Je suis ... perdu.
Tu es fatigué, si fatigué que tu cherches certains mots. Des mots que tu connais, pourtant. Mais la mémoire est si fragile. Comme un bateau qui tangue. Et ton bateau, à toi, navigue dans une mer dangereuse...
Tu as le visage que tu as tout le monde. Un visage désorienté, perdu au milieu d'un océan infini, un regard vide, comme s'il avait abandonné tout espoir. Mais ton cœur continue de battre, alors tu continues de lui faire honneur.
- Tu peux m'aider ?
Tu ne mets aucune forme. Tu as toujours parlé de manière simple, le plus direct possible. Mais ta voix est tremblante, ca s'entend que tu ne te sens pas à ta place.
Re: Perdu. [LN-9]
L'homme assis sur le sol lève sa tête vers lui. Il semble perdu, Lenne le décrirait presque comme déboussolé. En fait, sa première pensée est de se dire qu'il a face à lui un gars qui a un peu trop abusé de certaines substances. Et pour le coup, Lenne, il ne peut pas lui en vouloir, ça non ; même si en vivant ici, disons qu'il n'y a pas spécialement toujours le temps pour se laisser aller de la sorte.
Cependant, il lui rend quand même son sourire, Lenne, alors que l'autre se relève. Et quand bien même ce type lui semble définitivement louche - mais louche, pas dans le mauvais sens, juste louche parce que différent des autres - il se dit, Lenne, qu'il ne peut définitivement pas le laisser seul, alors que tant et tant de monde passe à côté d'eux en les ignorant, tout simplement.
Le mot lui est sortit de ses lèvres, en écho à ce qu'il vient d'entendre. Ouais, la Ville, c'est le bordel, mais… on s'y repère parce que c'est la maison, quoi. Même en étant camé jusqu'au bout, on sait se diriger, au moins un peu. C'est qui ce type, du coup ? Parce qu'il a l'air vraiment paumé, du genre, trop pour que ce soit une embuscade. Un des Élevés qui veut prendre un bain de foule ? Il n'en a absolument pas la tronche. Un de ces nouveaux habitants qui viennent de débarquer récemment ? Y a bien moyen. Lenne opte d'ailleurs en silence sur ce dernier choix, tant qu'on ne lui a pas présenté la preuve du contraire.
Sourire chaleureux, mais inquiétude réelle. Pour plusieurs raisons d'ailleurs ; déjà parce que c'est effectivement un soucis, si Lenne doit l'aider à se déplacer - soucis dans le sens où, ça prendre plus de temps pour le conduire là où il veut. Et ensuite, parce qu'il ne minerait pas grand chose, Lenne, sur quelqu'un qui n'est pas capable de marcher… Enfin, ça, il se le garde bien pour lui.
Quand même plus chaleureux de se parler quand on sait qui est qui, n'est-ce-pas ? Lenne, lui, il préfère en tout cas !
Re: Perdu. [LN-9]
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L'homme qui est en face de lui à l'air gentil. Différent des autres ? Peut-être ? En tout cas il est encore là et c'est déjà un phénomène énorme. Ici les gens n'ont pas le temps, ici les gens bougent, vivent, comme si leurs vies en dépendaient. D'ailleurs, c'est le cas, d'après ce que tu as compris quand on a tenté de t'expliquer la vie ici. Ils n'ont pas de temps à perdre et chacun se doit d'être utile.
Mais toi. A quoi tu sers ?
Tu regardes la personne qui te fait face avec des yeux écarquillés... plein d'espoir ?
- Oui, merci ! Tu fais quelques pas, en rond, devant lui, pour lui montrer. Euh. Je... Tu hesites, tu reflechis. Hein, Yzis, où vas-tu ? Où as-tu besoin d'aller ? Et une seule réponse te vient à l'esprit. Le seul endroit que tu connais, réellement. Aux vergers !
Lenne. C'est joli Lenne. Tu aimes bien Lenne. C'est beau, ça sonne bien. Lenne. Lenne. Lenne. Tu le redis plusieurs fois dans ta tête, en le regardant, pour esperer ne jamais l'oublier. Lenne. Lenne.
Mais tu tardes à répondre. Tu regardes tes mains. Tu regardes Lenne. Encore.
- YZ-6 (Yzis). Tu fais une pause. Je crois.
Tu fais quelques pas en avant, en faisant attention au passage incessant des gens. Toute cette foule, organisée dans un bazar général, ton cœur bat si fort.
- A vrai dire, Lenne. Je ne sais pas qui je suis...
Tu fais le même nombre de pas, mais en arrière cette fois, pour revenir contre ce mur qui te semble rassurant.
Tu mets la main contre ta poitrine, à l'emplacement de ton cœur. Tu ouvres ton coeur. Peut-être que Lenne pourra avoir des réponses ? Peut-être que Lenne pourra t'aider à savoir ? Tu as un gain de confiance, soudain.
Re: Perdu. [LN-9]
Lenne, il le regarde, ce drôle étranger qui fait des minuscules pas, il semble hésitant, définitivement perdu. Lenne, il est soudainement en train de se dire que, vu le comportement de l’autre, il va sans doute mettre bien trop longtemps à l’aider à retrouver son chemin… Tout est tellement pareil ici que, s’il cherche sa maison et que sa seule description c’est “elle a des volets bleus”, eh ben il est mal barré… Mais, faut-il avouer que c’est un certain soulage qui le gagne, à Lenne, quand il lui apprend que c’est simplement aux verges qu’il veut aller.
L'inconnu du verger lui donne, après que Lenne en ait pris l’initiative, son matricule. Yzis, très bien. Ça ne lui parle pas du tout. Certes, le visage de Yzis ne lui disait déjà rien au départ, mais peut-être qu’avec un nom, il aurait pu avoir vent de quelque chose, mais… Pas du tout.
Encore une fois, Lenne, adepte de la pratique de l’écho - ou du perroquet - à répéter ce qu’il vient d’entendre. Mais c’est vrai quoi, ça le tilte un peu, le gars - Yzis, mais est-ce vraiment lui ? - dit être paumé, puis il n'est même pas sûr de son identité… Est-ce qu’il n’est pas en train de perdre son temps, Lenne, là ? Il se dit d’ailleurs qu’au prochain truc étrange que lui sort l’étrange, il partira aussi vite qu’il est arrivé… Mais… Yzis lui dit qu’il ne sait pas qui il est.
Un peu pris de court pour savoir quoi répondre où quoi faire, la bouche grande ouverte, prêt à répondre… un truc, Lenne se ravise. Il analyse la situation. Il recule d’un pas. Et jauge la personne qu’il a face à lui. Ok, il l’a pris initialement pour un type ayant trop consommé certaines substances, mais… A vrai dire, si ce n’est l’air perdu, Yzis n’a pas vraiment l’air de planer. En fait, il aurait envie de le décrire comme un enfant, Lenne. Comme un gamin d’une dizaine d’année, qui se retrouve perdu. Pourtant, à le regarder, il ne sait pas lui donner d’âge, mais… Il dirait qu’il a environ le sien ? Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins ?
Un pas dans une direction, Lenne affiche un sourire au visage, histoire d’installer une sorte de relation de confiance, si possible. Il se dit qu’en arrivant au verger, il trouvera bien quelqu’un qui connaît Yzis, et à partir de là, Lenne dira à cette personne dans quel état il a retrouvé Yzis, pour qu’il puisse être aidé.
Re: Perdu. [LN-9]
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Tu es là, immobile, la main sur le cœur, tu te concentres sur le battement de celui-ci, comme une communion, un geste rassurant que tu as pris l'habitude de faire. Tu réfléchis mais la foule de gens qui passe à coté de vous te déconcentre. Tu attends une reaction de Lenne. Normalement, si c'est comme d'habitude, il va soit te pousser, soit s'en aller. Alors tu attends. Comme d'habitude, que ce mauvais moment passe.
Tu regardes Lenne et tu attends.
Mais ca ne vient pas. Au contraire, c'est assez inhabituel, Lenne se propose de t'aider ? Tu.. Tu lui souris. Ton plus grand et ton plus beau sourire.
- Merci beaucoup ! C'est un endroit sûr là bas.
C'est ton endroit sûr. Un havre de paix où tes repères ne bougent pas. Il y a toutes ces plantations et il y a, lui, XI-0. C'est ton seul repère fixe. Tu sais toujours où le trouver.
- Il y a quelqu'un, mais il ne sait pas.
Tu as une voix douce, fébrile et terriblement basse. Tu parles de manière concise, en allant directement à l'essentiel. Mais c'est la vérité. Il ne sait pas. Personne ne sait. Ni toi, ni XI-0, ni Obsidienne.
Ca fait des semaines que tu as quitté les vergers pour t'aventurer dans la ville. Et lorsque tu emboite le pas de Lenne, ton cœur ne s'emballe pas, il bat normalement, car tu es accompagné.
- C'est la première fois que je vais aussi loin dans la Ville. Je cherche mais je ne trouve pas.
Re: Perdu. [LN-9]
Un sourire s’affiche sur le visage de Yzis, alors qu’il annonce que le verger, c’est un endroit sûr. Ce qui est une bonne chose, Lenne pense qu’il faut avoir un endroit qu’on peut qualifier de sûr. Pour lui, ce n’est pas forcément un lieu, c’est plutôt d’être entouré de ses proches. Alors, il se contente d'acquiescer d’un signe de tête, et d’entamer le trajet en direction du verger, donc.
Petit haussement d’épaule. Lenne, il décide de ne pas totalement croire tout ce que cet étranger lui sort. Et puis après tout, ce n’est pas vraiment son problème que de savoir tout ça, lui, ce qu’il va faire, c’est simplement raccompagner Yzis, si possible signaler la présence en ville de Yzis à ce quelqu’un ; et s’il arrive aussi à en avoir l’opportunité, de choper quelques fruits , ça serait un bon compromis. Mais bon, il n'espère pas trop pour ce dernier point.
En avançant, il écoute ce qu’on lui dit. Il dit que c’est la première fois qu’il vient si loin en ville. On peut donc dire qu’il confirme qu’il est arrivé ici récemment, n’est-ce-pas ? C’est en tout cas ce qu’en conclut Lenne.
Sur le chemin, Lenne en profite pour donner des indications à Yzis. Genre, que s’il voit quatre maisonnettes au toit rouge pétard à côté du tas de cendre d’une maison qui a cramé, c’est qu’il est sur le bon chemin, et qu’il doit continuer tout droit. C’est qu’on se repère comme on peut pour circuler, dans cette ville ; mais pour le coup, Lenne, il en connaît pas mal des repères.
Qu’au pire, Lenne, il pourra toujours essayer de l’aider, de se renseigner, ça devrait être dans ses cordes.
Re: Perdu. [LN-9]
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Tu regardes Lenne pendant que tu marches. Tu essayes de passer en revue tes derniers mois présent dans cette Ville, toutes les rencontres que tu y as faites. Et oui, Lenne, est une de ces personnes qui t'ont compris. En tout cas, qui essaie de comprendre. Au moins, vous êtes au même point sur la connaissance de ta vie. Evidemment, le fait de ne te souvenir de rien est horrible. Mais le fait de ne pas comprendre pourquoi et comment ca a pu arrivé est si frustrant. Tu supposes que quand tu sauras l'un des deux, tu comprendra l'autre. Alors tu ne perds pas espoir. Quelque part, il doit bien y avoir quelqu'un, ou quelque chose...
- Il y a quelques mois. Je crois.
La vérité c'est que tu ne te souviens que depuis quelques mois. Six, ou huit tout au plus. Mais finalement tu ne sais pas vraiment si tu viens de la Ville ou ailleurs, avant. Peut-être as-tu déjà vécu ici, peut-être pas.
Toutefois, tu écoutes attentivement chaque indication que peut te donner ton guide et tu les répètes dans ta tête, pour les ancrer dans ta mémoire. En tout cas, la partie fonctionnelle.
- Ma vie. Je me souviens de rien avant ces quelques mois en Ville. Je cherche quelqu'un ou quelque chose qui pourrait me dire qui je suis. Il baisse la tête, soupire. Je ne sais absolument rien de moi.
Il y a tellement de choses possibles... Un explorateur attaqué à la tête, un élevé qui a consommé des choses étranges, un habitants rongé par une maladie, un étranger des profondeurs... Mais tu ne sais rien. Absolument rien.
Alors, tu t'arrêtes, au milieu de la foule qui ne s'arrête pas.
Re: Perdu. [LN-9]
Pendant toute leur marche, Lenne, il écoute ce que lui dit Yzis. Il ne dit rien, parce qu’il ne veut pas l’interrompre. Il a cette étrange sensation que s’il venait à le couper, Yzis se renfermerait sur lui-même et ne dirait plus rien. Évidemment, il n’en sait rien, Lenne, il ne le connaît que depuis quoi… Le temps d’une marche de quatre ruelles et deux bifurcations ? C’est qu’en même temps, ça lui laisse le temps de mieux comprendre. Il a sans doute à faire à un type qui s’est pris un mauvais coup sur la tête et puis voilà. Lenne sait que ça peut arriver ce genre de chose, c’est malheureux, mais, que peut-on y faire, si ce n’est essayer d’aider la personne du mieux possible ? Il se dit aussi que la seule chance que Yzis peut avoir dans son malheur, c’est qu’au moins, personne ne lui veut du mal ; parce que si ça avait été le cas, vu sa propension à venir se perdre dans les rues, il aurait été retrouvé, et plus personne n’aurait entendu parler de Yzis.
Malgré tout, Lenne, il a une forme de pitié qui se crée envers ce jeune homme. Pas une mauvaise pitié, juste… juste quelque chose d’humain. Presque comme si lui-même s’en voulait pour quelque chose dont il ne peut même pas être coupable, puisque un quart d'heure plus tôt, il n’en était même pas au courant.
Alors, quand à côté de lui, il le voit s’arrêter, Lenne s’arrête à son tour. Il se tourne vers lui. Il vient poser une main délicate, presque l’effleurer en réalité, sur l’épaule de Yzis.
Est-ce qu’il y croit vraiment à ce qu’il dit, Lenne, où il le fait simplement pour essayer de le rassurer ? Sans doute un peu des deux. Surtout pour le rassurer. Un sourire dans sa direction.
Il rompt le contact avec Yzis aussitôt les derniers mots prononcés, avant de refaire un pas. C’est qu’il ne veut pas trop le pousser ni le brusquer, mais il se fait tard ; sa journée l’a déjà bien achevé, et demain, il faudra encore recommencer. Il lui tend une main, histoire qu’il soit libre ou pas de la saisir, et qu’ils avancent ainsi.
C’est vraiment beaucoup plus simple formulé ainsi, en effet !
Re: Perdu. [LN-9]
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Tu es là. Immobile. Stoïque, au milieu de la foule en mouvement. Tellement de gens qui passent, qui marchent, qui courent, qui crient, et toi, tu es là, au milieu de toute cette dynamique ; statique, faisant chavirer toute cette fluidité dans la grande rue où vous vous trouvez. Et Lenne... Lenne est là aussi. Il s'est arrêté, il ne t'a pas abandonné. Il n'est pas parti. Il est resté là, avec toi.
Tu es ailleurs. Tu es absorbé par toute cette vie qui n'est pas la tienne, tout ce qui t'entoure, tu ne connais rien. Aucunes odeurs, aucunes paroles, aucunes voix dans ce brouhaha gargantuesque, aucune construction dans ces artères de la Ville. Ton coeur s'emballe.
Il bat fort. Il bat, de plus en plus fort. De plus en plus vite. Tu remets ta main sur ton coeur, tandis que la main de Lenne est tendue devant toi. Tu fais abstraction de tout. Tu te deconnecte de la réalité. Tu te renfermes dans ton esprit, au milieu de la foule; et tu te concentres sur le battement de ton coeur.
BaboumBaboumBaboumBaboum
Tu te focalises sur les mouvements de cette partie de ton coeur qui te maintient en vie. Qui t'a guidé, jour après jour, à braver cette foule que tu as tant de mal à accepter tant elle t'es inconnue. Mais la main de Lenne. Elle est toujours là. Devant toi. Comme des braises encore vivantes, au fond de l'obscurité des profondeurs. Alors tu la saisis quelques secondes, pour te ramener à la réalité. Et tu comprends que tu as loupé une bonne partie de son discours. Tu veux t'excuser mais ne tu veux pas demander pardon de vivre, de suivre ton cœur, de prendre soin de lui, qui t'aide à survivre.
- Comment rester en contact ?
Tu n'as même pas réfléchit à sa proposition, c'est la première chose qui s'est formée dans ta tête quand tu as entendu la voix de Lenne.
Ton cœur s'est calmé. La foule défile, mais tu as repris le contrôle.
Alors tu reprends la marche, aux cotés de celui qui t'aide. Tu es déjà aller plus loin que jamais, enfin peut-être, au sein de la Ville.
- Merci Lenne.
Re: Perdu. [LN-9]
Mais, c’est la question qui vient qui le surprend. Le genre de surprise où il a le regard interrogateur, Lenne, manière d’essayer de savoir s’il a bien entendu. Il a bien entendu. Il se passe une main dans les cheveux, l’air embarrassé par le fait qu’il ne trouve pas ses mots immédiatement.
C’est la question qui le prend de court. Parce que… parce qu’il ne sait pas y répondre. Parce que pour lui, la réponse est plutôt évidente, et que d’ailleurs, il n’y a pas vraiment de réponse à donner à cette question. Lenne, il a toujours fonctionné sur la base de savoir que l’autre existe, savoir vers où il est et puis quand les occasions se présentent par hasard, on se croise ; ou alors on se prévoit un moment. Il n’y a jamais eu raison de comment faire.
On fait bien ça, parfois quand on passe rendre visite à quelqu’un et qu’il n’est pas là. Même si, jusqu’à présent, Lenne ne l’a jamais fait avec des objets aussi peu significatifs que des pierres… D’habitude c’était soit des matériaux, soit un quelque chose qu’on lui avait demandé qu’il venait poser proche de l’habitation de ses proches, manière de dire “je voulais passer te voir, tu n’étais pas là, j’en ai profité pour te donner ce que tu voulais”. Là, il s’agit juste d’un geste qui n’attend aucune action en retour, qui ne coûte rien, un geste simplement motivé par la bienveillance.
Il lui sourit, Lenne. Il ne sait même pas pourquoi il le remercie, mais, c’est d’accord, il accepte quand même. Honnêtement, il s’en veut un peu maintenant Lenne, de l’avoir si mal jugé au premier abord. Il espère simplement que tout ceci n’est pas qu’une simple comédie, et que Lenne n’accorde pas sa confiance inutilement. Au fond de lui, il veut croire que tout est sincère,et même si ça, ça vient aussi du fait qu’il n’aime pas être trahi, il a juste envie de lui faire confiance aussi simplement que ça.
Re: Perdu. [LN-9]
YZ-6 a écrit:
01/10 ~ Quartier Résidentiel de la Ville ~ @LN-9
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Tu le suis, encore et toujours, à travers cette foule d'inconnus. Tu ne le quittes pas des yeux car tu ne sais même pas où tu es. Tu as toujours eu du mal à te repérer depuis ces mois où tu vadrouilles. Tu cherches toujours ton chemin, et bien que certains endroit te sautent aux yeux, la majeure parties de la Ville t'es toujours inconnu.
Tout comme les gens qui y habitent d'ailleurs. D'où ton interrogation sur le contact. Tu n'as de contact que XI-0, tu sais toujours où il est, tu sais toujours où le trouver. C'est une pomme dans la boue, une lumière dans l'obscurité. Tu connais Obsidienne aussi, mais tu ne l'as jamais revu depuis. Il t'a guidé vers le Sage, mais c'est tout.
Alors tu sais pas comment rester en contact avec quelqu'un. Tu n'as jamais fait ça. Et tu souris à l'entente de sa proposition.
- C'est intelligent. Et je reprendrai le caillou, à chaque fois, pour te dire que je suis là.
Tu baisses la tête. Il y a un problème à ça. Tu ne veux pas l'évoquer. Car tu as de l'espoir. Si tu oublies, encore, tu oublieras de venir chercher le caillou. Mais si tu oublies, tu recommenceras tout de zéro. Encore. Et tu ne veux pas que ça arrive. Alors tu décides de demander à XI-0 un remède à ça : L'écriture.
Heureusement, tes yeux s'illuminent à la vue d'une habitation avec des roches taillées en pointes où y est empalé un morceau de tôle rouge. Ton cœur bat et tes yeux brillent.
- Ca y est ! Je reconnais le chemin !
Tu souris, un sourire reliant tes deux oreilles. Tu te souviens, pour l'instant, du chemin. Lenne t'a guidé parmi la foule jusqu'à cet endroit que tu connais. Il y a un peu moins de gens d'ailleurs, tu entends, dans le brouhaha ambiant que les lampes vont bientôt s'éteindre.
Re: Perdu. [LN-9]
Il hoche la tête, le sourire aux lèvres. Il lui en faut généralement assez peu, à Lenne, pour s’émerveiller, alors savoir que Yzis le suit dans sa dernière petite idée toute droite sortie de son imagination, c’est qu’il faut dire que ça lui fait drôlement plaisir.
Une moue un peu déçue se forme sur son visage. Vraiment, travailler pour les Bains, c’est quotidiennement manquer de temps pour vivre. Déjà qu’être en Ville, c’est manquer de temps pour tout, mais Lenne a l’impression que tout ceci s’est accentué depuis qu’il s’est fait recruter là-bas. Évidemment, il n’en veut pas à Yzis de lui avoir pris un peu de ce temps ; d’ailleurs, au fond de lui, c’est même le contraire, Lenne, s’il le connaissait mieux, il l’aurait sans doute remercier, mais à l’heure actuelle, il n’ose pas. C’est un peu bête, parce qu’il sait que si les rôles avaient été inversés, il aurait sans doute été touché, mais… Mais c’est humain, c’est comme ça, Lenne ne connaît pas assez Yzis pour s’ouvrir autant qu’il le voudrait.
C’est qu’il connaît tellement tout comme sa poche, ici, qu’il pourra même lui montrer les meilleurs - ou pire, ça dépend du point de vue - raccourcis qu’il existe. Et c’est toujours mieux à deux que tout seul, n’est-ce-pas ?
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